Ce serait un avion de combat portant les couleurs des Emirats arabes unis qui aurait frappé l'embarcation, le 4 mai dernier. Un bateau en bois de pêcheurs afars qui se rendaient au Yémen, de l'autre côté de la mer Rouge, pour vendre leurs poissons.
Selon un porte-parole de la rébellion afar interrogé par RFI, le bateau mitraillé serait parvenu à rentrer à son port d'attache, la petite ville de Eddi, en Erythrée. A bord : un mort, nommé Idris Rodiyo, et six blessés, parmi lesquels plusieurs de ses neveux. Toujours selon la même source, ce serait la troisième bavure similaire en quelques mois de la coalition arabe au large de l'Erythrée.
La coalition n'a pour l'instant fait aucun commentaire. Mais une source bien informée auprès de l'armée érythréenne confirme au moins deux de ces bavures, alors que la coalition craint les raids éclair des vedettes rapides des rebelles yéménites.
Il faut savoir que, malgré l'embargo militaire décrété contre elle par l'ONU, l'Erythrée loue depuis l'année dernière une base aéronavale aux Emirats et à l'Arabie saoudite dans le port d'Assab. C'est de là que des raids aériens sont lancés pour frapper la rébellion houthis au Yémen. Selon une source diplomatique européenne, le loyer rapporterait entre 500 millions et un milliard de dollars par an à la dictature érythréenne.