C'est l'évêque de la puissante église presbytérienne évangélique du Soudan du Sud qui est parvenu à cet accord. La médiation de monseigneur Elias Taban, un ancien enfant soldat natif de la ville de Yei, a accouché d'une feuille de route vers la paix entre les forces gouvernementales du président Salva Kiir d'un côté, et de l'autre une faction dissidente des forces de son rival en exil, Riek Machar.
Cessez-le-feu, participation au dialogue national, mise en place d'un comité militaire conjoint, désengagement et désarmement… Le texte signé mardi 2 mai va également permettre le retour de l'aide humanitaire. Certains espèrent même qu'il puisse servir de modèle pour d'autres Etats du Soudan du Sud, déchirés par un archipel de guerre de factions.
Il faut dire que l'église évangélique bénéficie d'une grande autorité au Soudan du Sud. Son magistère moral pourrait ramener les belligérants locaux autour de la table de négociations, estime un connaisseur du pays. La méthode consistant à multiplier les accords particuliers permettrait de s'affranchir des haines qui opposent Salva Kiir et Riek Machar, ajoute-t-il, en mettant toutefois en garde : les rebelles signataires de l'accord de Yei s'étaient au préalable affranchis de la tutelle de Riek Machar, qui ne manquera pas de résister.