Les garde-côtes avaient repéré les deux pétroliers depuis le jeudi soir. Ils avaient jeté l'ancre à 2 km environ du port de Zouara, situé près de la frontière avec la Tunisie. Dans la nuit de jeudi à vendredi, 25 chalutiers de pêche de la ville côtière ont alors rejoint les navires battant pavillon ukrainien et congolais avec, à leur bord, des milliers de litres de Diesel. Le carburant provenait de la raffinerie de Zawiya, à 70 km de Zouara.
Le tanker ukrainien, le « Ruta », a pu pomper plus de 3 300 tonnes de carburant, stocké dans les bateaux de pêche. L'autre tanker, le « Stark », qui a une capacité de 1 236 tonnes, n'avait pas encore commencé l'opération de pompage quand les garde-côtes libyens sont intervenus.
Des hommes armés de mitrailleuses et de kalachnikovs se trouvaient à bord de ces chalutiers et ce n'est qu'après trois heures d'échanges de tirs nourris que les autorités libyennes ont pu se saisir des deux tankers.
Selon la force militaire maritime de Tripoli, en charge de l'enquête, les contrebandiers libyens seraient principalement originaires de la ville amazighe de Zouara.
L'équipage du « Ruta » se composait de quatorze Ukrainiens, tandis que le « Stark » comptait à son bord quatre Turcs et deux Géorgiens. Ils devraient être rapidement mis en accusation pour contrebande.
► Analyse : cet événement explique bien l'état d'esprit des leaders locaux de la région de Zouara, agacés par la molesse des marines européennes face aux trafiquants