Pour une majorité des Libyens, la rencontre qui a eu lieu vendredi à Rome était pour le moins surprenante. Elle s'est produite entre deux symboles appartenant à deux camps opposés et qui, de plus, se livrent bataille dans le sud libyen : Le camp du maréchal Khalifa Haftar représenté par Aguila Salah, chef du Parlement et le camp de Misrata qui appuie le gouvernement d'union nationale (GNL) représenté par Abdul-Rahman al-Sweihli. Ce dernier est à la tête du Haut Conseil de l'Etat, institution née de l'accord de Skhirat, jamais entériné par le Parlement. Ce qui donne encore plus d'importance à la réunion de Rome.
Selon les sources de RFI, réunir ces deux personnalités aurait été le fruit des efforts menés par le ministre des Affaires africaines algérien. Dépêché en Libye la semaine dernière, suite à la montée de tension, Abdelkader Messahel s'est employé durant plusieurs jours, à désamorcer la crise. Il a rencontré des responsables à l'Est comme à l'Ouest et a plaidé pour la reprise du dialogue. Le ministre algérien avait annoncé que son pays cherchait à éviter en Libye « l'expérience douloureuse vécue par l'Algérie » face au terrorisme. Alger prône une solution garantissant l'unité de la Libye tout en refusant l'ingérence étrangère. Elle travaille sur une solution qui intègre les islamistes, toutes tendances confondues, dans le processus politique.