Leur avocat et président de la ligue tchadienne des droits de l'homme se dit « très inquiet ». Plus de dix jours après l'arrestation de Nadio Kaïna, personne ne connaît le motif de son arrestation, ni l'endroit où il est détenu. De même que pour Bertrand Solo Gandere, un de ses proches également membre du mouvement citoyen Lyina et de Tournons la page. Il a été arrêté il y a trois jours, alors qu'un troisième activiste serait porté disparu.
« Depuis un certain temps, on voit que des prisonniers ont été soustraits de la maison d'arrêt pour être froidement exécutés. Maintenant, il y aussi des gens qui sont arrêtés, on ne sait pas où ils sont détenus. Nous sommes vraiment inquiets parce que d'habitude, lorsqu'il y a des problèmes, nous nous adressons aux autorités, qui nous disent "oui, telle personne a été arrêtée pour telle raison". Et nous ne pouvons avoir accès à ces personnes ? C'est presque impossible », regrette Me Guerimbaye Midaye.
Même inquiétude du côté du coordinateur international de Tournons la page. Laurent Duarte dénonce un régime qui se durcit de plus en plus. « Aujourd'hui, on sent qu'il y a une dérive autoritaire de plus en plus dure de la part du gouvernement tchadien et du président Idriss Déby qui fait face à un front social très fort et face à des mouvements citoyens jeunes, qui drainent des jeunes autour d'eux, optent pour la violence. »
Il vient d'écrire une lettre ouverte au président français. Il leur demande d'intervenir en faveur de ces activistes pour qu'ils soient libérés immédiatement.