A Maiduguri (Nigeria), le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Graziano Da Silva, a rencontré des personnes déplacées, mais aussi visité des champs de tomates. Grâce à la présence de nombreuses ONG, certains agriculteurs ont eu suffisamment de soutien pour reprendre leurs activités.
« Désormais, le crédit arrive à temps. Les agriculteurs reçoivent des semences et de l'engrais à la place de l'argent liquide. Ceci est un bon signe, explique Aladji Ringmer, le président des producteurs de tomates dans le nord. En revanche, bon nombre de producteurs de l'extrême nord-est expriment toujours des craintes. Ils n'osent pas se rendre au marché. Dans certaines localités, les agriculteurs ont toujours peur de tomber sur des engins explosifs qui auraient été dissimulés dans les champs. »
Le message de la FAO est sans appel : « Si nous n'agissons pas avant le début de la campagne agricole, les risques de famine seront toujours aussi importants », alerte le directeur général de la FAO. Or le retour de la sécurité conditionne le travail des humanitaires et de la reprise des activités agricoles.
« La raison principale pour qu’une action puisse être engagée, c’est la paix, assure Mansour Ndiaye, le représentant de la FAO au Tchad. Dans ce cas, nous venons avec nos outils, qui sont des outils de valorisation des terres cultivables. Ici, il y a 39 millions d’hectares de terre que nous pouvons d’ores et déjà utiliser. Il faut développer les implants ruraux. »
L'autre blocage est d'ordre financier. Les humanitaires attendent toujours le décaissement des fonds promis par les partenaires internationaux à la conférence d'Oslo le mois dernier.