Erreurs de diagnostic, interventions chirurgicales à tort, mauvaise prescription de médicaments, déscolarisation. C'est le parcours de la plupart des enfants autistes à Madagascar.
Miour Rakotomalala est la mère d'une petite fille de 8 ans, atteinte d'autisme. Le diagnostic, c'est elle qui l'a posé. « Ma fille a déjà subi une opération au niveau des deux oreilles, nous explique-t-elle, parce que les médecins ont cru qu’elle était mal-entendante. Que ce soit au niveau du financement, que ce soit psychologiquement, ça a été très dur à supporter… Et pour se rendre compte ensuite que ce n’était pas ce qu’il fallait faire ! On se bat au quotidien pour que les médecins arrêtent de faire n’importe quoi avec nos enfants !»
Mbolatiana Raveloarimisa est la présidente de l'association Autisme Madagascar. Son fils a aussi subi une opération des oreilles à tort. C'est après cette expérience douloureuse qu'elle a décidé de créer son association. Depuis trois ans, elle œuvre pour faire mieux connaître ce trouble et vient en aide aux parents d'enfants autistes. Un combat qu'elle mène seule. « Ce que nous faisons, c’est le job de l’Etat, s'indigne Mbolatiana Raveloarimisa. Ce sont les parents, des bénévoles, qui font avec rien ! A Madagascar, tout ce qui n’est pas connu est l’oeuvre du diable… 99% des enfants ne sont pas acceptés à l’école : ces enfants grandissent et il faut qu’il y ait une réelle prise en charge !»
Une prise en charge inexistante que l'association essaie d'atténuer. Elle a mis en place un projet pour former 50 praticiens au diagnostic de l'autisme.