Pour les victimes, c’est une première victoire parce que le commissaire Aliou comme on l'appelle n'est pas n'importe qui. C'est l'homme qui a orchestré la torture et la répression dans la ville de Gao pendant toute la période où le nord du Mali était occupé par les islamistes. A cette époque, la ville est contrôlée par le Mujao (Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest). Un mouvement qui impose sa vision de la charia et harcèle les populations avec l'aide précisément du commissaire Aliou.
Cet ancien vendeur de peau de bêtes est natif de la ville, il aide les islamistes à leur arrivée en ville et devient très vite un de leurs représentants les plus zélés. Comme un chef djihadiste, l'homme se déplace avec une escorte de plusieurs hommes, il est armé, porte des grenades en bandoulière et un fouet qu'il utilise sans réserve pour battre les habitants. En particulier, les femmes accusées d'avoir des mœurs déviantes. Un jour, il coupe lui-même la main d'un homme et tire sur un autre.
Les proches de ces deux victimes se sont d'ailleurs portées parties civiles avec quelques autres familles. Leur avocat s'est d'ailleurs réjoui du procès à venir cinq ans après les faits, tout comme la Fédération internationale des droits de l'homme. Ce sera le premier procès pour juger des crimes commis sous l'occupation islamiste, à se tenir au Mali rappelle la FIDH. Précisons qu'aucune date n'a encore été fixée.