Dans la commune de Sakaraha, six enfants seraient morts du paludisme ces deux dernières semaines. Les cas de malaria dans cette zone pourraient s'expliquer par la multiplication des mines illégales de saphirs qui s'étendent sur plus d'une centaine de kilomètres et qui attirent des milliers de personnes.
Selon le professeur Arsène Ratsimbasoa, directeur du programme national de lutte contre le paludisme, « plus de 5 000 personnes n'ont pas été recensées dans cette zone et n'ont donc pas reçu de moustiquaires imprégnées ».
Dans toute la Grande Ile, l'enclavement des villages rend en effet l'accès aux soins difficile. De nombreux villageois peuvent marcher des jours avant de trouver un centre de santé de base. Un enclavement qui s'est accentué après le passage du cyclone Enawo, il y a un mois. Inondations, routes coupées, les autorités sanitaires ont de grandes difficultés à acheminer les médicaments et les moustiquaires imprégnés surtout dans le nord-ouest du pays.
Avec Enawo, le ministère de la Santé craint ainsi une recrudescence du paludisme. En effet, les eaux stagnantes générées par les inondations favorisent la reproduction et donc la prolifération des moustiques.