13h30, la cour intérieure du tribunal militaire de Yaoundé est subitement prise d’une certaine effervescence. L’audience des activistes et leaders anglophones est suspendue depuis plus d’une heure et un homme vêtu d’un long boubou blanc apparaît au milieu de la foule massée là. Il s’agit de Ni John Fru Ndi, le leader du SDF, le principal parti de l’opposition.
Il annonce à ceux qui s’empressent de lui serrer la main, qu’il est venu apporter son soutien aux dizaines de jeunes prévenus jugés par ce tribunal. Ils sont 25, arrêtés dans diverses villes anglophones du Cameroun et sont poursuivis pour, entre-autres, hostilité contre la patrie, rébellion et coaction d’actes de terrorisme.
Leur affaire est semblable en bien des points à celle des trois leaders anglophones dont l’avocat Agbor Balla et le docteur Fontem, également jugés pendant l’audience.
Le ministère public va introduire une demande au tribunal : autoriser la jonction des deux affaires en une seule. Refus des avocats de la défense et indignation des familles des prévenus.
Edith Kahbang Walla, femme politique, était également présente à l’audience : « Je dois vous dire que je suis extrêmement déçue par ce que j’ai vécu ; on constate qu’il semble avoir une volonté politique – parce que je ne pense pas qu’elle soit juridique – de faire traîner cette affaire. Ça fait 65 jours que ces personnes ont été arrêtées. Alors, il m’est inconcevable que le tribunal soit incapable de décider s’il faut joindre les procès ou pas… »
Le tribunal a renvoyé l’affaire en délibéré au 7 avril prochain, et au 27 du même mois pour la suite des débats.