S’il y a bien un fait qui met tout le monde d’accord dans cette crise, c’est que les anglophones du Cameroun se sentent marginalisés.
« Vous-même, vous le savez. On rejette beaucoup les anglophones. Quand vous parlez, vous dites toujours: va là-bas… C’est comme si nous, nous n’étions pas Camerounais », dit cet habitant de Buéa.
Il y a également un sentiment de mise au banc de touche du développement vécu par cette citoyenne comme un régime de préférence pour la majorité francophone.
« C’est comme avec deux frères. Quand un père discrimine et montre ouvertement à l’un de ses fils qu’il est moins aimé que son autre fils, des conflits ne peuvent pas manquer de voir le jour dans la maison. Par contre, si ce père fait l’effort de nouer un lien avec ses deux enfants et montre à chacun autant d’intérêt, si les deux enfants savent qu’ils sont aimés de la même manière, il y aura beaucoup de joie dans la famille », dit-elle en guise de comparaison.
Toutes choses qui n’empêchent pas cependant ces Camerounais de rester attachés à leur patrie.
« Tout le monde aime le Cameroun. Nous aimons notre pays. Tout le monde doit pouvoir y avoir sa place », ajoute cette citoyenne.