A part ses avocats, personne n’a vu Khalifa Sall qui a été emmené très tôt au tribunal pour éviter une rencontre, un attroupement de ses sympathisants. Le maire de Dakar a été interrogé durant 2H30, dans le bureau du doyen des juges, au troisième étage du palais de justice. L'occasion pour l'élu de s’expliquer sur l’utilisation des 2,7 millions d’euros versés par l’Etat qu’il est soupçonné d’avoir détourné, car la justice estime qu’ils n’ont pas été justifiés dans la comptabilité de la mairie.
Khalifa Sall n’était d’ailleurs pas le seul à être interrogé aujourd’hui. La première personne interpellée dans ce dossier, c’est Mabye Touré, le DAF, le directeur administratif et financier de la mairie de Dakar.
Une procédure qui s'annonce longue
La procédure judiciaire pourrait être longue. Les actes d’accusation sont graves, notamment le détournement de deniers publics. Mais pour les avocats qui défendent le maire et ses proches collaborateurs, les interrogatoires menés depuis jeudi 16 mars ont permis de prouver que le dossier judiciaire est vide. Maître Clédor Ly a également indiqué que toutes les démarches de demandes de liberté provisoire seront lancés le plus rapidement possible.
La liberté provisoire doit être argumentée, et normalement accompagnée par le versement d’une caution. Dans le cas de Khalifa Sall, la somme de 1,8 million d'euros, qui correspond au deux tiers des fonds supposés détournés, pourrait être exigée.
L'ambiance à l'extérieur du tribunal
L’enceinte du palais de justice a été évacuée ce matin, et les militants, entre 200 et 300 soutiens du maire de Dakar, se sont massés à l’extérieur et s'arrachaient les nouveaux t-shirts : « libérez Khalifa Rek », « libérez Khalifa, un point c’est tout ».
Des sympathisants qui dénoncent toujours une justice inéquitable. « La justice doit faire son travail. Mais quand on voit le procureur de la République, il n'a fait qu'accuser à charge, je pense que Khalifa est vraiment victime de l'arbitraire », estime l'un d'eux. « On est de tout coeur avec Khalifa Sall, parce que c'est purement de l'injustice, c'est purement politique », s'exclame encore l'une des sympathisantes. « Libérez Khalifa, maire de Dakar, prisonnier politique ! C'est ce qui est réel actuellement », énonce un troisième.