Ippy est une ville carrefour comme il y en a beaucoup en Centrafrique. Mais celle-ci a un intérêt majeur dans une région où la brousse est impénétrable pour les véhicules. La ville est la clé des routes vers Bria au nord-est, vers Bambari au sud, vers Bakala et les mines d’or de Ndassima à l’ouest.
Le 11 février, plus de 250 hommes et une dizaine de 4x4 du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) ont déferlé sur Ippy pour en déloger l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) lors de violents combats. On en ignore le bilan exact, mais ils ont coûté la vie à l’un des leaders des assaillants, Joseph Zoundéko, tué par un tir de roquette sur sa voiture.
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Un mois après, les hommes en armes du FPRC sont partout. Ils ont investi de nombreux bâtiments au cœur de la ville. Parmi les habitants, alliés de circonstances, les anti-balakas contrôlent eux les accès à Ippy.
La Minusca a renforcé sa présence. Elle a sa base dans l’ancienne gendarmerie, à moins de cent mètres de la plus grosse emprise rebelle. Les relations sont glaciales ; la Minusca peine à entamer le dialogue.
Quant à la population, selon le commandant des casques bleus, une moitié est pro-rebelle, l’autre est terrorisée. Deux cents personnes ont d’ailleurs été déplacées vers le sud depuis la chute d’Ippy.
■ UPC et FPRC se partagent le contrôle de la route Ippy-Bambari
Depuis plusieurs mois, la région de Bambari est le champ de bataille où s'affrontent l'UPC d'Ali Darass et le FPRC de Noureddine Adam. L'UPC a perdu du terrain, mais est toujours aux alentours de Bambari. Le FPRC s'est rapproché de Bambari qu'il compte toujours investir. Même si la situation s'est quelque peu stabilisée depuis le début du mois, les axes qui désservent Bambari sont particulièrement surveillés par la Minusca.