Lundi dernier, Djibrilll Bassolé a dû retrouver l'espace d'un instant le sentiment d'être redevenu un haut responsable politique. Deux ministres, celui des Affaires étrangères, Alpha Barry, et celui de la Santé, Nicolas Méda, lui ont rendu visite en prison. Ils étaient accompagnés du médecin personnel du président Kaboré.
Autant d'égards sont interprétés par les défenseurs de Bassolé comme le signe qu'un message est passé au plus haut sommet de l'Etat. Djibrill Bassolé est malade et, comme le disent ses médecins, il a besoin de soins urgents à l'étranger. Reste que si l'ensemble de la classe politique estime normal qu'il se fasse soigner, certains responsables s'interrogent sur sa destination.
Maître Kam, le porte-parole du Balais citoyen rappelle que si Djibrill Bassolé est envoyé en France, il aura la possibilité d'échapper à la justice burkinabè, si tel est son souhait. La France n'extradant pas des personnes risquant la peine de mort dans leur pays.
Même si rien ne permet d'affirmer que Djibrill Bassolé veuille se soustraire à la justice, certaines voix préconisent la prudence de la part d'un pouvoir qui n'a pas le droit à l'erreur sur un dossier aussi sensible. L'opinion ne lui pardonnerait pas, tranche le premier vice-président de l'Assemblée nationale, Maîtr Bénéwendé Sankara.