La Monusco et les forces de sécurité avaient répondu présentes après le massacre de Luhanga, le 27 novembre dernier. Les effectifs avaient été renforcés, mais l’armée et la police ont peu à peu redéployé ces éléments, notamment avec la menace représentée un temps par le M23, explique un haut gradé.
Résultat : les déplacés hutus, bien que toujours protégés par une dizaine de membres de la police militaire, n’avaient plus accès à leur champ. « On n’a reçu aucune assistance », déplore l’un des responsables hutus de Luhanga.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) reconnait que ces déplacés n’avaient reçu que quelques aides ponctuelles. « Sans doute pas la meilleure réponse », dit-on, et ce même après le massacre du 27 novembre.
Certains déplacés hutus avaient déjà décidé de partir. En effet, le 26 février dernier, un tract qui circulait avait renforcé leurs inquiétudes. Les Maï-Maï Mazembe les menaçaient du pire s’ils ne quittaient pas le Sud-Lubero.
Trois jours plus tard, le 1er mars, les casques bleus indiens annonçaient en présence des autorités qu’ils allaient quitter la zone. « C’est un déploiement temporaire, mais l’ordre a été donné aux casques bleus de rester à Luhanga », assure désormais l’un des porte-parole de la Monusco.
Sans doute trop tard. « Nous sommes les derniers hutus au Sud-Lubero, et nous serons tous partis demain », affirmait, dépité, l’un des chefs des déplacés hutus de Luhanga, le 7 mars. Les Maï-Maï Mazembe seraient-ils en passe d’avoir atteint leur objectif ?