A Luhanga, personne ne voulait quitter le camp. Satisfait par les conditions de sécurité retrouvée, avec la présence de la police militaire, les FARDC et même la Monusco. Et pourtant les miliciens nande étaient encore présents autour. Et la plupart de ces déplacés hutus avaient été victimes d'exactions, pourchassés par ces Maï-Maï Mazembe, sur fond de rivalités ethniques.
« Les Indiens de la Monusco et les FARDC nous ont tous dit qu'ils allaient bientôt partir, on n'avait plus le choix », assure un des responsables du camp de Luhanga. Un exode qui a commencé après la diffusion d'un tract que personne n'est en mesure d'authentifier. Un tract menaçant ces déplacés d'une nouvelle attaque. Les femmes et les enfants sont partis d'abord, explique ce responsable de la communauté déplacée hutu. Les derniers ont quitté les lieux lundi matin, escortés par la police militaire, poursuit-il.
Lundi soir, du côté de la Monusco comme de l'armée congolaise, on confirme l'idée d'un retrait, mais sans donner d'échéance précise. Aucun responsable, civil ou militaire, congolais ou étranger, ne semblait en mesure de donner des renseignements précis sur cet exode, confirmant uniquement un mouvement préoccupant vers le Rutshuru, un territoire où les Hutus sont très fortement représentés. Les Maï-Maï Mazembe nande se sont fixé pour objectif de chasser tous les Hutus dans leur territoire.