Pas plus tard que la semaine dernière, Julius Malema déclarait publiquement : « Peuple d'Afrique du Sud, si vous voyez une belle terre, prenez-la, elle vous appartient. » Depuis des mois, le leader populiste multiplie les appels à s'emparer des terres agricoles détenues par les Blancs, sans aucune compensation financière. Il fait d'ailleurs l'objet de deux procédures judiciaires.
Mais cette fois-ci, la justice a tranché et lui a interdit de réitérer ses propos sous peine d'arrestation. AfriForum, un groupe de pression proche des fermiers blancs qui a saisi la justice, s'est félicité de cette décision. « Au Parlement, Julius Malema est toujours en train de critiquer le président Jacob Zuma, l'accusant de ne pas respecter la Constitution, explique Armand Greyling, leur porte-parole. Mais lui-même incite à la violence et à l'occupation illégale de la terre, ce qui va complètement à l'encontre de la Constitution. »
La semaine dernière, le parti de Julius Malema a tenté d'amender la Constitution pour autoriser l'expropriation des terres sans compensation. Mais sans succès.
La propriété de la terre reste un sujet sensible en Afrique du Sud. Plus de 20 ans après la fin de l'apartheid, une grande majorité des terres appartient toujours à la minorité blanche.