Avec cette nouvelle loi, le gouvernement va pouvoir exproprier dans l'intérêt de la réforme agraire. C'est-à-dire forcer les propriétaires à vendre s'il est prouvé que les terres qu'ils occupent ont été prises à la minorité noire pendant l'apartheid.
Pour Ruth Hall de l'université du Western Cape, c'est une bonne nouvelle qui va permettre de débloquer des dizaines de milliers de procédures de restitution. « C'est très clair qu'un nombre important de Sud-Africains noirs attendent de pouvoir récupérer leur terre. Et beaucoup d'entre eux vont saluer cette nouvelle loi car elle donne le pouvoir à l'Etat d'acquérir la terre et de la restituer aux ex-propriétaires noirs même si les propriétaires actuels ne veulent pas vendre », souligne-t-elle.
Car jusqu'à présent, l'Etat ne pouvait acheter la terre que si le vendeur était consentant.
La loi a été adoptée par l'ANC (Congrès national africain), le parti au pouvoir, majoritaire au Parlement. L'opposition s'est prononcée contre. Elle estime que le texte est trop vague et risque de donner lieu à des abus. Quant au parti de gauche radical EFF de Julius Malema, il s'y est opposé affirmant que la terre doit être restituée sans compensation.
Au chef de l'Etat maintenant de promulguer cette loi, ce qui pourrait être fait avant les prochaines élections locales du mois d'août.