Même malade et affaibli, le père de Stéphane Frantz Di Rippel tenait à assister au procès. A 78 ans, entouré de ses deux autres enfants, il semble mener son dernier combat.
Depuis une semaine, dans la cour d'assises de Yopougon, quelques mètres seulement le séparent des inculpés, à savoir dix militaires et miliciens fidèles à l'ancien président, Laurent Gbagbo, pendant la crise post-électorale. Six ans après l'enlèvement et l'assassinat de son fils, Jacky Frantz Di Rippel espère obtenir des réponses.
« Pour nous qui n’avons aucune sépulture en France ni même à Abidjan, nous souhaitons que l’on nous dise où les corps ont été ensevelis et surtout, je voulais savoir qui avait donné l’ordre d’aller chercher les otages au Novotel. Pour cela, nous n’avons encore aujourd’hui aucune réponse », a-t-il rappelé.
Deux des accusés ont reconnu leur implication dans l'enlèvement des quatre victimes et la disparition de leurs cadavres. Les autres clament leur innocence. A la barre, dans des déclarations très politiques, Bruno Dogbo Blé - alors commandant de la garde républicaine - et son second, Jean Abi, ont cette semaine accusé la France.
Pour leur défense, les victimes seraient mortes dans des bombardements français ou onusiens. Une thèse odieuse et révisionniste, selon les parties civiles.