Onze mille ariary, soit 3,30 euros en plus par mois pour les salaires les plus bas. C'est ce qu'impose le décret du gouvernement aux entreprises privées. Une augmentation qui correspond à la hausse du coût de la vie pour Gil Razafintsalama, membre du Groupement des entreprises de Madagascar et patron d'une société de matériel informatique. « La hausse de 8% est correcte, explique-t-il, relativement acceptable. Elle a été calculée en fonction du taux d'inflation. C'est vrai qu'il va y avoir peut-être des entreprises qui vont avoir quelques difficultés si elles sont dans des secteurs où il y a moins de valeur ajoutée ; les petits commerces par exemple auront peut-être du mal à appliquer cette hausse. »
Une augmentation pourtant obligatoire. C'est ce que rappelle le ministre de la Fonction publique, du travail et des lois sociales. Jean De Dieu Maharante invite « les travailleurs à dénoncer anonymement les entreprises qui n'appliqueraient pas cette hausse ».
Si ce coup de pouce aux salaires les plus bas était attendu, ce décret laisse cependant beaucoup de travailleurs à faibles revenus, mais supérieurs au SMIG, sur le banc de touche. C'est le cas de Célestin, gardien d'immeuble : « Je gagne 160 000 ariary (48 euros) par mois donc je ne suis pas concerné par l'augmentation de 8%, pourtant mon salaire n'est pas suffisant. La vie est très chère ici. Je n'arrive pas à payer mon loyer, l'électricité et l'école pour mes deux filles. C'est pour ça qu'on aimerait bien que cette augmentation s'applique aussi à nos petits salaires. »
Un droit dont ne jouiront pas non plus les salariés des entreprises informelles, un secteur qui concerne 9 emplois sur 10 à Madagascar.