« Dans le cas de l’affaire d’Africard, une opération de ce genre en ayant quelques juges dans la poche. » C’est la petite phrase assassine prononcée par le ministre des Finances Hassoumi Massaoudou, dans l’affaire qui oppose l’Etat du Niger à Africard, au sujet de la confection des passeports biométriques, et qui a fait bondir les magistrats nigériens.
Puisqu’il y a des juges corrompus, a dit le secrétaire général du Syndicat des magistrats, le SAMAN, il va falloir que le ministre des Finances donne ses noms : « Face à une telle accusation gravissime, le SAMAN met au défi le véridique Hassoumi Massaoudou de porter à la connaissance du public les noms des juges corrompus et les montants perçus, pour que les poursuites judiciaires soient engagées à leur encontre. »
Très remonté contre Hassoumi Massaoudou, le bureau exécutif de SAMAN pousse le ministre à la démission : « Le SAMAN demande au ministre Hassoumi Massaoudou de faire preuve de patriotisme et de bravoure, en démissionnant de ses fonctions pour se mettre à la disposition de la justice. C’est l’institution capable de l’innocenter, s’il y a lieu. »
S’il refuse de démissionner, les magistrats demandent au président de la République de mettre fin à ses fonctions et au procureur de la République l’ouverture d’une information judiciaire.