La majorité des prévenus appelés à comparaître ce lundi sont inculpés de « supposition d'enfants », un délit qui consiste pour une femme à s'attribuer la maternité d'un nouveau-né.
Parmi les suspects figurent des épouses de personnalités nigériennes, notamment celle du chef de file de l'opposition Hama Amadou exilé en France ou celle l'ex-ministre de l'Agriculture Abdou Labo.
Concrètement, ce qui est reproché à ces femmes c'est d'avoir simulé une grossesse et d'avoir prétexté un accouchement au Nigeria pour acheter un bébé nigérian, présenté comme le leur, et ce avec la complicité de leurs proches et d'une entremetteuse nigériane.
Un premier procès s'est déjà ouvert il y a deux ans, mais le juge du tribunal correctionnel s'était alors déclaré incompétent. Il avait estimé qu'un juge civil devait d'abord chercher à savoir qui étaient les vrais parents de ces enfants. « La loi est claire, répète encore aujourd'hui un des avocats de Hama Amadou, maître Mossi, » il ne peut pas y avoir de procès pénal tant que les questions sur la filiation ne sont pas levées. »
Après plusieurs recours du parquet et de la défense devant la cour d'appel puis la Cour de cassation, le procès va finalement s'ouvrir ce 13 février sur le fond sans que l'état civil des enfants n'ait été tranché.