Ils sont plus de 4 000 ex-mineurs ou familles de mineurs décédés à avoir porté plainte contre des sociétés minières accusées de ne pas avoir pris soin de la santé de leurs employés. Six compagnies sont concernées, dont AngloGold, Ashanti, Anglo American et Harmony.
Alice a 24 ans, son père a travaillé près de 40 ans dans une mine d'or avant d'être renvoyé à la maison sans aucune compensation. « Ils savaient qu'il était malade quand ils l'ont renvoyé à la maison. Et ils n'ont rien fait. Après cela, tout ce que mon père pouvait faire, c'était rester assis dans la maison jusqu'à ce qu'il meure. Il ne pouvait plus chanter, il ne nous lisait plus la Bible. Il restait assis, seul, à tousser. Des fois, il toussait toute la nuit, ses pieds et ses mains gonflaient. On lui faisait des massages, mais il ne disait jamais rien », se souvient-elle.
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Certains ont été plus chanceux comme Ntate qui avec l'aide des organisations a pu négocier des compensations. « Mais ce n'est pas assez pour faire vivre ma famille explique-t-il. Et je ne pourrais plus jamais travailler. »
L'année dernière la justice a ordonné aux compagnies minières d’indemniser tous les mineurs. Celles-ci ont fait appel. Même si elles reconnaissent leurs responsabilités, elles voudraient négocier au cas par cas, plutôt que d'avoir à se plier à un jugement qui pourrait faire jurisprudence et concerner plusieurs dizaines de milliers de mineurs dans le pays.