Afrique du Sud: un forum minier sur fond de reprise des cours des matières premières

En Afrique du Sud, le plus gros rassemblement de l'industrie minière se tient depuis ce lundi 6 février 2017 dans la ville du Cap. Toute l'industrie y est présente : producteurs, fournisseurs, analystes. Une rencontre qui a lieu tous les ans et qui cette année a lieu sur fond d'optimisme. Après cinq ans de crise, le secteur minier semble assister à un léger mieux avec une remontée des prix des matières premières.

 Les producteurs espèrent que 2017 soit un tournant pour l’industrie minière. Après des années de baisse de production et de baisse des prix, les cours semblent repartir à la hausse. La Banque mondiale anticipe une hausse des prix des métaux de près de 11 % en 2017.

« D’une certaine façon, nous avons vu un léger mieux, explique Charmane Russel de la Chambre sud-africaine des Mines. Oui la production d’or par exemple est en baisse, mais c’est parce que nous sommes face à une industrie qui est en déclin. En revanche, pour ce qui est d’autres matières premières, comme le platine, tous les métaux du groupe platine, le charbon, le minerai de fer, la production s’est stabilisée. Et selon une résurgence des marchés internationaux, on pourrait même assister à une hausse de la production », espère-t-il.

L’Afrique du Sud a encore beaucoup à offrir

L’Afrique du Sud, dont l’industrie minière est un des moteurs de l’économique, a été touchée de plein fouet par la baisse de la demande mondiale en matière première. Près de 50 000 emplois ont été supprimés dans le pays entre 2012 et 2015, soit 10 % des effectifs. Pour Mark Cutifani, patron d’Anglo American, premier producteur de platine au monde, l’Afrique du Sud, avec 80 % des réserves mondiales, a encore beaucoup à offrir.

« L’annonce de la mort du secteur minier est grandement exagérée, tempère-t-il. Laissez-moi vous rappeler que ce qui n’est pas cultivé provient des mines. Notre industrie soutient 45 % de l’activité économique mondiale. Nous sommes le coeur de l’économie globale. Bien sûr nous ne sommes pas sortis d’affaire, nous avons encore beaucoup à faire pour regagner la confiance des actionnaires dans l’industrie minière. »

Un contexte économique défavorable

Un optimisme qui n’est pas partagé par tous. Pour certains analystes du secteur, ce léger mieux est passager. Le contexte économique global n’est pas bon, explique Dambisa Moyo.

« Les Etats-Unis, la plus importante économie au monde a enregistré une croissance de 1,6 % l’année dernière. Nous avons des pays comme la Russie ou le Brésil, qui ont tous deux une population de plus de 50 millions d’habitants, et dont l’économie s’est contractée l’année dernière. Et nous savons que l’Europe est toujours sous le coup de la crise, avec une croissance basse, un chômage élevé et une faible productivité. Voici donc le contexte, et que je trouve inquiétant. »

Les analystes qui s’inquiètent également des incertitudes qui pèsent autour de la charte minière que le gouvernement sud-africain est en train de revoir, et qui, selon eux, effraie les investisseurs.

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