Jeudi matin à l'arrêt de bus, les usagers faisaient grise mine. Le ticket est passé en moyenne de 400 à 500 ariary. Un coup dur pour Aina, mère de famille de 37 ans qui travaille en zone franche. « Déjà le prix du riz a beaucoup augmenté, mais aussi tous les produits de première nécessité. Avec cette hausse (du prix du transport), je préfère marcher plutôt que de payer 500 ariary ! Aujourd'hui je fais vraiment attention, je vais moins chez le coiffeur, j'achète moins de vêtements », témoigne-t-elle.
En cause, la hausse du prix du carburant depuis le 31 janvier. Mais pour Rahery, chauffeur de bus depuis près de 30 ans pour qui le salaire varie entre 6 000 et 8 000 ariary par jour, il faut s'adapter. Ainsi la plupart des lignes appliquent l'augmentation du tarif uniquement lorsque le trajet est long. « Le prix du gazole a explosé, dit-il. Aujourd'hui le litre est à 3370 ariary (presque un euro). Mais c'est délicat de demander 500 ariary juste pour un ou deux arrêts. Il y a encore des frais à 400 ou même à 300 ariary pour des courts trajets. »
De son côté le gouvernement vient de débloquer 4 millions d'euros de subvention pour 2015 et 2016 et exige un retour du ticket à 400 ariary, sous peine de couper les prochaines aides aux transporteurs récalcitrants. Mais l'Union des coopératives de transport urbain, qui gère la moitié des bus de la capitale, pointe du doigt les nombreux retards de subvention. Dans ces véhicules, le ticket restera donc à 500 ariary.