En temps normal, les 250 000 fonctionnaires zimbabwéens touchent un treizième mois à la fin de l’année. Mais, comme les coffres de l’Etat sont à sec ou presque, Harare n’a toujours rien versé aux fonctionnaires. Le gouvernement envisage même de leur donner, non pas de l’argent, mais des terrains publics.
Selon Raymond Majongwe, le secrétaire général du syndicat des enseignants progressistes du Zimbabwe, cette annonce est une « folie ». « On est très inquiets parce que le versement de cette prime accuse beaucoup de retard. Qu’on nous paye ce qu’on nous doit ! C’est une tradition », s’agace-t-il.
« Etre payé en liquide »
Cette prime est « un droit acquis » au Zimbabwe selon le syndicaliste. « C’est pourquoi, nous n’avons de cesse de dire que nous devons être payés en liquide », conclut-il.
Pour les syndicats, l’octroi de terrain poserait deux principales difficultés. Comment l’Etat peut-il définir la valeur d’une parcelle ? Leur vraie crainte est de voir le gouvernement la surévaluer. Pis, les fonctionnaires se demandent si l’Etat a l’intention de donner les titres de propriété qui s’imposeraient.
Les syndicats savent bien que des milliers de personnes ont déjà été chassées de chez elle, par ce même gouvernement, parce qu’elles n’avaient pas les titres requis.