[Reportage] Mutineries en Côte d'Ivoire: l’appel au pardon des croyants de Bouaké

A Bouaké, on se remet doucement des mutineries au sein des soldats, gendarmes ou encore gardes pénitenciers qui ont touché le pays ce mois de janvier. Ces mouvements, avec des tirs et parfois des affrontements armés, ont plongé la population dans la peur. Parmi les croyants, dans ces moments de crise, on se tourne vers Dieu. Reportage à la messe de dimanche 22 janvier dans la cathédrale de Bouaké.

Les versets n'ont pas été choisis par hasard. Après les violences, la lecture de la Bible évoque notamment le pardon et la réconciliation. Marie Kassé est paroissienne. Les violences lui ont rappelé les années de guerre. Pour elle, la prière et Dieu peuvent rapprocher les parties en conflit. « Les cérémonies religieuses, ça peut amener les gens à se réconcilier. Oublier un peu ce qui s'est passé. »

Etienne Okoma est venu prier ce dimanche. Dès que les premiers tirs ont retenti au début du mois, il a choisi l'église comme refuge. « Dès qu'on a entendu les coups de fusil, on a couru à l'église pour venir prier pour que tout ça s'arrête. »

Il est écrit « Ensemble vivons » au-dessus de l'autel de la cathédrale. Pour Etienne Okoma, ce message, celui de l'amour entre les uns et les autres, doit prévaloir : « Les mutineries ont révélé beaucoup de choses. On s'est rappelé ce qui s'est passé. Les messes sont très importantes dans ce genre de cas. Ça incite les gens à venir à l'église pour se repentir pour qu'on se relève dans la paix. On veut s'aimer, on veut se côtoyer. »

Les communautés catholique et musulmane de Bouaké ont été impliquées dans les initiatives d'apaisement. Comme si Dieu venait donner un coup de pouce aux hommes politiques.

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