Cette décision est liée aux événements des dernières semaines dans les régions anglophones. Ces deux derniers jours, plusieurs villes de l'ouest du pays étaient paralysées par une journée « ville morte ». Aucun taxi dans les rues, écoles et magasins fermés... à l'appel justement du consortium de la société civile anglophone.
Cette organisation regroupe plusieurs syndicats d'enseignants et les avocats qui dénoncent depuis le mois d'octobre une marginalisation de la communauté anglophone. Pour le gouvernement camerounais, leurs revendications ne sont plus corporatistes mais politiques.
Les autorités expliquent qu'elles ont montré des signes de bonne volonté en mettant sur pied un comité interministériel, chargé de discuter avec les grévistes à Bamenda. Mais le gouvernement affirme qu'à plusieurs reprises, les participants étaient sur le point de conclure un accord, mais qu'à chaque fois, ces groupes anglophones sont revenus sur la question du fédéralisme.
Totalement impensable pour le pouvoir, tout comme l'indépendance réclamée par le mouvement SCNC. Les travaux de ce comité sont donc terminés, mais les autorités précisent : ils pourraient reprendre si la société civile revient à ce que le gouvernement appelle « des sentiments républicains ».
Mais le Southern Cameroon National Council dit ne pas se sentir concerné par cette interdiction « vide de sens ». « Le SCNC n’a jamais été légalisé et nous n’avons jamais cherché à l’être, a déclaré son président, Ngala Nfor. Nous avons des activités dans notre pays, pas sur le territoire de la République du Cameroun. Cette interdiction, s’ils tiennent à la faire respecter, concerne la République du Cameroun et non le Cameroun du Sud britannique. Le SCNC est l’expression de la volonté et de la force spirituelle du peuple du Cameroun du Sud, qui a le droit d’être libre et maître chez lui. »
Selon l'opposition, plusieurs membres de ce consortium de la société civile ont été arrêtés mardi soir et conduits dans différents postes de police de la ville de Buéa.