L'Afrique du Sud relie la centrale de charbon de Kusile au réseau national

La première unité de la toute nouvelle centrale à charbon de Kusile a été branchée sur le réseau national en début de semaine. Kusile est, avec Medupi, l'une des deux super-centrales à charbon qui devraient permettre de stabiliser la production électrique de l'Afrique du Sud, qui dépend toujours à 90% du charbon. La particularité de cette centrale en construction depuis 2008 est l'usage d'une technologie unique en Afrique, permettant de filtrer en partie la pollution créée par la combustion du charbon.

A terme, la centrale géante de Kusile devrait produire 4 800 MW d'électricité. Pour l'instant, seul un premier réacteur de 800 MW a été branché au réseau national.

La compagnie publique d'électricité s'est largement félicitée de cette avancée, dans un communiqué très positif. Eskom indique que 200 000 foyers supplémentaires pourront être raccordés au réseau électrique d'ici la fin 2017, grâce à ses nouvelles infrastructures.

Kusile et Medupi sont les deux premières centrales à charbon d'Afrique à bénéficier d'une technologie permettant une combustion plus « propre » du charbon, en éliminant notamment le dioxyde de soufre des émissions.

Mais la réalité est plus contrastée. La centrale de Kusile sera opérationnelle seulement en 2022 et son coût de construction devrait finalement s'élever à au moins 21 milliards d'euros, largement au-dessus des premières estimations.

Par ailleurs, l'ONG Greenpeace dénonce le « mythe du charbon propre ». Selon les calculs de l'organisation, Kusile et Medupi devaient accroître de 10% les émissions de gaz à effet de serre de l'Afrique du Sud, sans compter le coût payé par les populations locales, affectées par la pollution au charbon, qui s'infiltre dans les sols et dans l'eau.

Partager :