Il n'a suffi que de quelques minutes lundi matin pour que la justice civile marocaine ne reporte le procès des 25 Sahraouis impliqués dans les événements de Laâyoune. « Le procès a été reporté au 23 janvier en raison de l'absence d'un des accusés », a expliqué l'un des avocats des victimes, Abdellatif Wahbi.
Les faits remontent à novembre 2010, lorsqu'un camp de plusieurs dizaines de milliers de Sahraouis, situé dans la localité de Gdim Izik, proche de Laâyoune, la plus grande ville du Sahara occidental, est démantelée par la force par l'armée marocaine.
Selon Casablanca, onze membres des forces de l'ordre et deux civils sont tués dans l'opération. De son côté, le front Polisario, le parti indépendantiste du Sahara occidental, évoque 10 civils tués et 169 disparus.
Pour ces faits, un tribunal militaire avait condamné en 2013 vingt-cinq manifestants à des lourdes peines dans un procès que les ONG avaient jugé à l'époque inéquitable et entaché d'irrégularités. En juillet 2016, la Cour de cassation a donné raison aux associations. Le jugement avait donc été annulé, et la Cour avait ordonné que les détenus soient rejugés devant une juridiction civile.