Avec notre correspondante à Rabat
Ils sont vingt-trois, certains arrêtés le 7 novembre 2010, d’autres dans les jours qui ont suivi. Tous sont accusés d’avoir attaqué les forces de l’ordre. La gendarmerie royale et les forces auxiliaires sont ceux qui ont porté plainte.
Mais près d’un an après leur arrestation, les organisations de protection des droits de l’homme s’inquiètent que les vingt-trois n’aient toujours pas été jugés. Khadija Ryadi, présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), pointe des défaillances : « Le fait qu’ils sont soumis, ou qu’ils vont passer devant un tribunal militaire, pour nous en tant que défenseurs des droits humains, cette décision en elle-même est une atteinte aux normes d’un procès équitable, puisque ce sont des personnes civiles. Et des personnes civiles, on ne peut pas les faire passer devant un tribunal militaire ».
Un tribunal qui n’a toujours pas fixé la date d’un procès. Résultat : les familles des prévenus demandent qu’ils soient, soit libérés, soit jugés. Pour elles, ce sont des prisonniers politiques, arrêtés parce qu’ils défendent l’indépendance du Sahara occidental. La plupart de ces familles espèrent que la fête de l’Aïd sera l’occasion d’une grâce royale.