Une demande de libération ou d'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre de 254 personnes mais avec une liste de sept personnalités prioritaires, voilà l'essentiel du compromis trouvé hier soir, lors de l'intervention des évêques auprès du chef de l'Etat.
« Il y a 254 personnes qui ont besoin que l'on s'occupe d'elles. On a créé une commission de magistrats qui vont se prononcer là-dessus, nous ne pouvons remplacer les magistrats », détaille Lambert Mende, représentant de la majorité présidentielle.
Une liste de sept personnalités de l'opposition a été soumise au président Kabila par les évêques pour être traitée en priorité. Parmi ces personnes, Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle, mais aussi Jean-Claude Muyambo, le président du parti d'opposition Scode, en prison depuis janvier 2015, ou encore Floribert Anzuluni, membre du mouvement citoyen Filimbi.
De son côté, Maguy Kiala de la société civile signataire du dialogue facilité par Edem Kodjo, s'est montrée optimiste. « Peut-être que ce sont deux pensées qui nous différencient, mais nous sommes tous enfants d'un même pays, et nous sommes tous capables de nous mettre ensemble pour trouver des solutions. Nous l'avons montré. »
Reste les questions les plus explosives : celle de la gestion du pays après le 19 décembre et la date des élections. Ces points-là vont être de nouveau débattus ce matin dans une plénière. Et pendant que Kinshasa retient son souffle sur la possibilité de trouver une sortie de crise consensuelle.
Hier soir la présence militaire et policière avait été renforcée au centre-ville. Renforcée aussi au niveau de la prison de Makala. Enfin, des barrages ont été installés sur les principaux axes de la ville.
Une façon d'éviter toute velléité criminelle, a justifié le porte-parole de la police congolaise, attestant d'une certaine tension dans la capitale.