Par deux fois, les observateurs avaient dû repousser cette présentation, ce qui avait entraîné une certaine impatience et pas mal de spéculations. La mission doit rester à peine plus de 24h à Libreville. Elle a demandé à exposer ses conclusions au gouvernement, à la commission électorale, à la Cour constitutionnelle, aux partis politiques et à la société civile.
En septembre, les observateurs avaient parlé d'un « manque de transparence » du processus électoral. Après les résultats, ils avaient même décrit une « anomalie évidente » dans la province du Haut-Ogooué, où Ali Bongo avait reçu 95% des voix.
Demain, on n'attend pas de révélation fracassante, mais selon une bonne source, « le langage sera clair sur ce que pense la mission et la position ne va pas s'adoucir ». Le document contiendra également plus d'informations, plus d'analyses et des recommandations, notamment une profonde réforme des institutions.
Pour autant, précise un expert, les Européens ne demanderont pas de sanctions contre le pouvoir, comme l'espérait l'opposant Jean Ping. Par contre, « le rapport peut servir de référence pour informer les relations et la coopération entre le Gabon et l’Union européenne », explique la mission.
Nul doute que certains s'en saisiront, comme l'Allemand Jo Leinen. Présent au Gabon pour l'élection, le député européen est convaincu qu'Ali Bongo a triché et il pousse pour des sanctions contre son pouvoir.