Tchad: quel bilan pour la journée «ville morte» lancée par l’opposition?

Au Tchad, une nouvelle journée «ville morte» s’est tenue ce mardi 22 novembre pour protester contre le pouvoir d'Idriss Déby Itno, alors que le pays est déjà paralysé par une série de grèves des fonctionnaires et des étudiants, en colère après des mesures d'austérité. Ce mouvement initié par les partis d’opposition regroupés au sein du Fonac et soutenu par des organisations de la société civile fait partie de tout un plan d’action contre le gouvernement. Un mouvement pour demander le versement des arriérés de salaires, la fin des mesures d'austérité, une meilleure gestion du pays.

Pour le MPS, le parti du président Idriss Déby, « la ville de Ndjamena a fonctionné tout à fait normalement aujourd'hui », précisant que « les boutiques et les banques étaient ouvertes ». Pour l'opposition en revanche, la journée « ville morte » a été globalement bien suivie et c'est un motif de satisfaction » : très faible affluence dans les marchés, et peu de circulation.

Certaines écoles privées n’ont également pas ouvert leurs portes. Pour les écoles publiques, elles sont, de toutes les façons, fermées en raison de la grève des enseignants. La rentrée scolaire prévue le 15 septembre n’a pas encore eu lieu. Même constat pour les hôpitaux et les centres de santé qui assurent simplement le service minimum.

« Un coup de semonce »

« C’est un bon signal, un coup de semonce envoyé au gouvernement », déclare Saleh Kebzabo, le coordinateur du Fonac. D'autres actions sont d’ores et déjà prévues comme une grande marche des femmes le 28 novembre prochain.

Du côté du parti au pouvoir, on reproche surtout à l'opposition de ne faire que de la récupération. « Ce ne sont pas les partis politiques qui appellent les fonctionnaires à la grève », lance Mahamat Zène Bada, secrétaire général du MPS, qui ajoute : « Le gouvernement a pris 16 mesures qui sont peut-être des mesures difficiles, mais qui sont salvatrices, l'opposition elle ne propose rien. »
 

Partager :