Comme lors du meeting avorté du 5 novembre dernier, des équipes de football occupent l’espace triomphal où devait se tenir le meeting du rassemblement de l’opposition. Mais cette fois, c’est un match féminin. Le commissaire provincial de la police les observe, assis sur une chaise, entouré de ses forces. « C’est le tournoi de la non-violence, je vais moi-même remettre la coupe », lance le général Kanyama.
Aux environs de 10 heures, l’heure prévue pour le début du meeting, les motards de la police et un pick-up font des tours sur l’esplanade, les sirènes à fond. Dans les environs, des jeunes militants de l’UDPS s’agacent : « Ils nous empêchent de revendiquer nos droits, c’est vraiment la dictature », protestent-ils.
La résidence de Tshisekedi bouclée
Au final, il n’y a même pas eu une tentative de regroupement. Il y a eu toutefois quelques interpellations, notamment près du siège de l’UDPS. La résidence d’Etienne Tshisekedi, l’opposant historique, est par ailleurs sous bonne garde, avec des camions de police de part et d’autre. Un officier transmet l’ordre d’interdiction : « Les journalistes n’ont pas le droit d’y accéder. » Ce lieu comme d’autres sont « isolés », comme la place Sainte-Thérèse, rapporte le colonel Mwanamputu, assurant qu’il s’agissait du plan B du rassemblement pour tenir son meeting.
« C’est faux, ils ont une peur bleue du peuple, c’est tout », rétorque le secrétaire général de l’UDPS. Jean-Marc Kabund wa Kabund se refusait à dire ce matin que le meeting était annulé. « Il a été empêché », martèle-t-il, promettant une conférence de presse d’Etienne Tshisekedi. La police militaire est aussi déployée dans les fiefs du vieux leader de l’opposition comme à Mombele, des pick-ups passaient au ralenti. « Ils cherchent à intimider nos militants », a expliqué un cadre de l’UDPS.