Emprisonnement, torture, viol, dans un silence religieux : ces victimes auront chacune de 30 à 45 minutes pour témoigner des violations subies. Un « moment historique et nécessaire », assure Sihem Ben Sedrine, la présidente de l'Instance vérité et dignité.
« D’abord, c’est une piqure de rappel, c’est une façon de rappeler combien cette dictature était hideuse et qu’il n’y a vraiment pas de quoi être nostalgique. A ceux qui ont oublié ou qu’ils veulent jouer l’amnésie, nous prenons la mémoire. Les auditions publiques vont permettre de montrer à l’ensemble des Tunisiens : voilà comment se manifeste le non-droit, voilà comment des citoyens ont vu leurs vies complètement brisées uniquement parce qu’ils ont exercé un droit fondamental garanti par la Constitution. Et par conséquent, voilà ce qu’il ne faut pas recommencer. »
Pour ces auditions publiques, l'IVD a choisi une dizaine de profils : des hommes et des femmes qui illustrent la diversité des types de violations subies, la diversité des périodes historiques, la diversité des familles politiques, mais aussi la diversité régionale. Une manière, selon elle, de rappeler que la dictature et l'oppression n'épargnaient personne.