Ils étaient trois à traverser le lac Rweru (qui sépare le Rwanda du Burundi). Un seul a pu regagner la rive. Le premier a été abattu d’une balle dans le ventre, tirée par des soldats rwandais selon la police burundaise qui a repêché le corps hier. Quant au troisième, il serait prisonnier de l’autre côté de la frontière. Mais la police n’a pas cherché à en savoir plus. Car il s’agit de « trafiquants de vivres et de personnes », selon son porte-parole.
Côté rwandais, on dément toute implication. Il n’y a eu qu’un seul tir, de sommation et aucun prisonnier dit l’armée, qui reconnait que la zone est sujette à tensions. C’est le deuxième commerçant burundais tué à la frontière en un mois : le premier transportait des marchandises de nuit à travers la forêt lorsqu’il a été abattu.
Depuis l’été, les autorités burundaises ont interdit le transport de personnes et de marchandises vers le Rwanda. Une mesure qui suscite la colère des commerçants frontaliers. Bujumbura accuse l’armée rwandaise de mener des incursions sur son territoire. Et d’avoir passé un burundais à tabac.
Ces derniers temps plusieurs manifestations ont été organisés dans les villes frontalières. Pour dénoncer ce que les pouvoirs burundais nomment les « tentatives de déstabilisation » menées par son voisin.