Avant de partir de Paris, Manuel Valls était en colère. C’est en tout cas ce qu’il avait confié à un journaliste qui évoquait avec lui le livre nourri par les confidences de François Hollande. Mais en arrivant à Lomé, interrogé sur cette colère, le Premier ministre change de ton. « Non, au contraire, vous avez vu que je suis avec les Français qui sont au Togo », lâche-t-il.
Pas question de laisser la politique politicienne polluer sa visite en Afrique dès la première étape. Manuel Valls préfère rappeler qu’il est le premier chef du gouvernement français à venir au Togo depuis la visite de Michel Rocard il y a 28 ans.
Le Premier ministre affiche sa satisfaction. Pour lui, cette visite est l'occasion de donner sa vision de l’Afrique. Une vision optimiste, il y tient. Il l’a encore redit samedi matin en inaugurant la nouvelle école maternelle et primaire du lycée français de Lomé. Manuel Valls en a profité au passage pour rendre hommage à Charles de Gaulle, dont cette école porte le nom. « Le général de Gaulle qui savait ce qu’il devait à l’Afrique et qui avait la volonté de rassembler », a-t-il déclaré.
Un hommage qui n’est pas anodin et qui résonne avec les débats sur l’identité, les migrants, qui agitent la France. Manuel Valls le dit et le redit : « La France ce n’est pas une couleur, une religion, c’est le partage de valeurs et la générosité. Et la France a un destin commun avec l’Afrique ». Tout un programme.
En arrivant à Lomé, le Premier ministre a rencontré le président Faure Gnassingbé, avec ce message : « Le Togo change, il change dans le bon sens. La France croit au Togo et la France veut une relation plus forte avec le Togo. »
Mais tout en évoquant les enjeux de la relation franco-africaine, Manuel Valls en a aussi profité pour répondre à Nicolas Sarkozy qui avait dit dans son discours de Dakar que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire. « C’est ça l’Afrique, elle est plus que jamais dans l’Histoire ! Elle n’a jamais quitté l’Histoire. »
Manuel Valls ne dit pas clairement qu’il pourrait être candidat en 2017 à la place de François Hollande, mais à chaque occasion, comme ici à Lomé, il adopte un discours de plus en plus présidentiel.