« On ne va pas voter ! » Le message est sans ambiguïté et le lieu n'a pas été choisi par hasard. Sur la place Laurent Gbgabo de Port-Bouët, les pieds dans le sable brûlant, la tête surmontée de casquette à l'effigie de l'ancien président, les militants disent leur colère contre le projet de nouvelle Constitution. « Le projet de nouvelle Constitution détient en son sein beaucoup de gangrène, assure l'un de ses détracteurs. Un exemple : à lui seul, le président de la République choisit un tiers des sénateurs. Le peuple est où dans tout ça ? »
Sur les banderoles comme sur les pancartes, on clame « le pouvoir au peuple », face à une Constitution qu'ici tous estiment taillée sur mesure pour Alassane Ouattara. Selon Viviane, la Côte d'Ivoire n'est pas encore prête pour ce vote. « Il y a eu une crise post-électorale, on n’est même pas réconciliés. Qu’on règle le problème des Ivoiriens, on se parlera après », lance-t-elle.
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Pour Viviane, pas question d'aller voter dimanche. Comme les figures du Front du refus, Aboudramane Sangaré, Mamadou Koulibaly ou encore Danièle Boni-Claverie, elle défend le boycott. Certains appellent même empêcher la tenue du vote. « Nous ne voterons pas “non” ou "oui" parce que le processus est déjà biaisé. Nous nous ferons entendre nous-mêmes, dans les rues de Côte d’Ivoire », assure Guy.
Alors qu'Alassane Ouattara a appelé les Ivoiriens à voter « oui » à 96%, le taux de participation sera bien un enjeu majeur du référendum de dimanche.
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