Jusqu'en mai 2015, des radios privées indépendantes très dynamiques informent, critiquent et dénoncent régulièrement les cas de violation des droits de l'homme et une corruption généralisée au Burundi. Elles sont souvent la cible des attaques du pouvoir qui les accusent de rouler pour l'opposition, mais leurs droits sont plus ou moins respectés.
Mais elles ne survivront pas longtemps à la grave crise que traverse aujourd'hui ce pays. Elles sont toutes détruites au cours d'une tentative de coup d'Etat en mai 2015, des dizaines de journalistes fuient un pouvoir qui s'est radicalisé en les accusant de complicité avec les putschistes. C'est le blackout, les informations vérifiées sur le Burundi deviennent rares. C'est à ce moment où le collectif SOS Média apparaît.
« Le groupe est né 48 heures après le coup d’Etat manqué, le 13 mai 2015. Moi et deux de mes amis, on a pensé à mettre en place ce collectif parce qu’on voyait que les rumeurs étaient propagées », explique Eloge Willy Kaneza.
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Le jeune journaliste burundais se réjouit de cette reconnaissance internationale du collectif SOS Médias, d'autant que le travail au quotidien est un combat. Certains responsables considèrent les journalistes indépendants comme des ennemis, regrette Eloge Willy Kaneza, qui espère que les choses vont s'améliorer. Certains ont été arrêtés pendant des heures ou des jours et il y a près de deux mois que Jean Bigirimana du journal indépendant Iwacu est porté disparu.