L'affaire Pravin Gordhan fait peser un gros risque sur l'économie d'Afrique du Sud

En Afrique du Sud, c’est l'inquiétude après l'annonce de poursuites judiciaires contre le ministre des Finances. Mardi 11 octobre, le procureur général du pays a annoncé l'inculpation de Pravin Gordhan pour fraude. Il lui est reproché d'avoir autorisé, lorsqu'il était directeur des services fiscaux, le départ à la retraite de l’un de ses collègues dans des conditions avantageuses. Même si pour de nombreux observateurs, ces accusations ne tiennent pas, elles risquent d'avoir des répercussions importantes sur l'économie du pays.

Pour l'instant, les marchés financiers n'ont pas trop mal réagi. Le rand, la devise nationale, a certes perdu du terrain, mais moins qu'anticipé. Signe que les marchés espèrent que les accusations contre le ministre des Finances ne tiendront pas.

Les économistes sont unanimes : si Pravin Gordhan démissionne ou est limogé, ce sera une catastrophe pour l'économie du pays, celui-ci étant perçu comme un garant de la bonne gestion des finances de l'Etat.

Mais pour l'économiste Sizwe Nxedlana, le mal est déjà fait. « Ces accusations sont perçues comme une attaque contre un pilier du gouvernement, un pilier de la bonne gestion de l'Etat, à un moment où le pays vit au-delà de ses moyens. Et ce ministère a été clé pour essayer de redresser la situation financière. Donc attaquer le ministre des Finances suggère qu'il y a des personnes influentes qui ne soutiennent pas sa politique de gestion des finances de l'Etat. Et les agences de notation vont commencer à remettre en cause notre volonté à assainir nos finances », explique-t-il.

Deux agences de notation doivent revoir la note souveraine du pays d'ici la fin de l'année. Et pour Nxedlana, il y a maintenant de fortes chances que la note du pays soit dégradée à « junk status ». C'est-à-dire statut à haut risque, qui ferait fuir tous investisseurs.

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