Pour l'instant, les marchés financiers n'ont pas trop mal réagi. Le rand, la devise nationale, a certes perdu du terrain, mais moins qu'anticipé. Signe que les marchés espèrent que les accusations contre le ministre des Finances ne tiendront pas.
Les économistes sont unanimes : si Pravin Gordhan démissionne ou est limogé, ce sera une catastrophe pour l'économie du pays, celui-ci étant perçu comme un garant de la bonne gestion des finances de l'Etat.
Mais pour l'économiste Sizwe Nxedlana, le mal est déjà fait. « Ces accusations sont perçues comme une attaque contre un pilier du gouvernement, un pilier de la bonne gestion de l'Etat, à un moment où le pays vit au-delà de ses moyens. Et ce ministère a été clé pour essayer de redresser la situation financière. Donc attaquer le ministre des Finances suggère qu'il y a des personnes influentes qui ne soutiennent pas sa politique de gestion des finances de l'Etat. Et les agences de notation vont commencer à remettre en cause notre volonté à assainir nos finances », explique-t-il.
Deux agences de notation doivent revoir la note souveraine du pays d'ici la fin de l'année. Et pour Nxedlana, il y a maintenant de fortes chances que la note du pays soit dégradée à « junk status ». C'est-à-dire statut à haut risque, qui ferait fuir tous investisseurs.