L'association du barreau nigérian dénonce un raid « dont le style rappelle la Gestapo ». Abubakar Mahmoud, le président de cette organisation, se dit choqué. Il réclame la libération immédiate des hauts magistrats, en soulignant que le Nigeria n'est plus dans un régime militaire.
Adetokunbo Mumuni, dirigeant d'une ONG en faveur des droits socio-économiques,
se dit préoccupé par « une vague d'arrestations, d'intimidation et de harcèlement des juges à travers tout le pays par la DSS ». Tout en soutenant la lutte contre la corruption, ce militant des droits de l'homme dénonce des méthodes fragilisant l'Etat de droit et l'indépendance de la justice.
Le PDP, le principal parti d'opposition, accuse le régime du président Muhammadu Buhari de dérive autoritaire. Selon son porte-parole, prince Dayo Adeyeye, le gouvernement aurait dû saisir le Conseil national judiciaire, un organe habilité à entendre magistrats et juges.
De rares voix se sont élevées pour soutenir l'arrestation des hauts magistrats, notamment celle de Lemmy Ughegbe. Sur le fond, ce responsable d'une organisation militant pour la bonne gouvernance rappelle qu'aucun juge, quel que soit son rang, n'est au-dessus de la loi. Sur la forme, Lemmy Ughegbe regrette une opération de minuit menée par les agents de la police secrète.