Selon de récentes estimations de 15 organisations humanitaires, le nombre de personnes actuellement menacées sévèrement par la faim, en raison du conflit avec Boko Haram, dépasse actuellement 6 millions. Le plus souvent dans les pays du Sahel, la guerre vient aggraver une situation alimentaire déjà précaire. Pour les quatre pays qui nous préoccupent aujourd’hui, on a enregistré 2,6 millions de personnes en déplacement. Ce qui fait de la crise du bassin du Lac Tchad, la crise de déplacement la plus forte qu’ait connue l'Afrique.
A ce stade, intervient un autre paramètre, l’insécurité alimentaire. Ce qui oblige à faire un récapitulatif de la situation. Au Sahel, c’est généralement une agriculture pluviale, donc tributaire de la pluviométrie. De plus, le paysan n’a pas accès au crédit et manque d’encadrement technique pour faire face aux effets des dérèglements du climat. Tout cela se traduit par une faible productivité des champs. Ce que nous venons de décrire, c’est la situation que l’on pourrait qualifier de normale. C’est déjà difficile pour les économies des familles. Et là-dessus, survient le conflit.
Invités :
- Alexandre le Cluziat, directeur des Opérations pour la zone Afrique Centrale et Afrique de l’Ouest de l’ONG Action Contre la Faim
- Olivier Routeau, responsable des Urgences et du Développement opérationnel de l’ONG Première urgence Internationale.
Production : Sayouba Traoré
Réalisation : Ludivine Amado