Sénégal: la coopération sécuritaire au menu de la visite de Bernard Cazeneuve

Au Sénégal, Bernard Cazeneuve a entamé vendredi 7 octobre une visite de 24 heures. Au menu du ministre français de l'Intérieur, les questions liées aux migrations, mais le volet le plus important est la sécurité. Le ministre français de l'Intérieur a vu en tête à tête le président Macky Sall avant de travailler avec son homologue Abdoulaye Daouda Diallo. Les deux ministres ont notamment assisté à un exercice des unités d'élite du Sénégal.

Durant une petite heure, le terrain de foot en terre du camp Abdou Diasse s'est transformé en champ de bataille. La simulation : un bus est attaqué par des jihadistes. Un exercice des unités d'élite car le ministre de l'Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo ne le cache pas, « il ne fait pas de doutes que nous avons pleinement conscience de la forte exposition de notre pays à la menace terroriste ».

A ses côtés, Bernard Cazeneuve observe, attentif, le déplacement des unités. Si le travail sur le terrain est essentiel, le ministre français rappelle que la lutte contre les jihadistes se joue aussi sur le terrain virtuel. « Nous agissons ensemble pour la déradicalisation de la mise en place de programmes destinés à développer des contre discours par rapport à des groupes radicalisés », a-t-il expliqué.

Au Sénégal, en parallèle de cette formation permanente des unités d'élite, l'arsenal juridique est en train d'être révisé, une loi antiterroriste est en effet en cours de validation. « Le Code pénal, et le Code de procédure pénale ont quasiment achevé de réviser des réformes profondes visant une meilleure prise en charge de la menace terroriste ainsi que l’aggravation des peines en matière d’infractions liées au terrorisme », a déclaré Abdoulaye Daouda Diallo.

Manuel Valls il y a 15 jours, Bernard Cazeneuve en ce moment, la coopération sécuritaire Sénégal-France va se poursuivre. Jean-Yves le Drian ministre de la défense sera à Dakar début décembre.

La société civile inquiète des potentielles restrictions de libertés individuelles

Le Sénégal n'a jamais été victime d'actes terroristes sur son sol mais craint donc d'être lui aussi la cible d'une attaque. Le projet de réforme du Code pénal et du Code de procédure pénale qui comprend un volet spécifique au terrorisme vise donc à dissuader via un renforcement du dispositif législatif. Parmi les mesures proposées : la création d'un pôle anti-terroriste, des peines plus lourdes, des perquisitions facilitées, mais aussi l'allongement de la durée des gardes à vue qui pourra être prolongées à deux reprises jusqu'à atteindre un total de 12 jours.

Une mesure inquiète tout particulièrement la société civile sénégalaise : dans le cas d'accusations de terrorisme, ce n'est qu'au bout de 96 heures que le suspect sera autorisé à être assisté par un avocat.

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