Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d'état-major de l’armée rwandaise, passé à la dissidence et exilé en Afrique du Sud, bien que mis en examen dans ce dossier, accuse, depuis plusieurs années, Paul Kagame d’être l'instigateur de l'attentat qui a coûté la vie à Juvénal Habyarimana et considéré comme l'élément déclencheur du génocide en 1994. Devenu un opposant à l’actuel chef de l’Etat rwandais, Faustin Kayumba Nyamwasa a renouvelé sa demande pour être entendu.
Selon l’AFP, au soir du 6 avril 1994, il aurait appris de la bouche de Paul Kagame lui-même que « l’avion du président Habyarimana avait été abattu par (nos) propres troupes » du FPR, est-il écrit dans sa déposition dont l’AFP a eu connaissance.
Dans ce dossier, l'avocat français, Me Léon Lef Forster, défend sept Rwandais mis en examen en France, tous issus des rangs du Front patriotique rwandais (FPR), parti aujourd'hui au pouvoir à Kigali. Joint par RFI, il évoque la possibilité d’une « manœuvre » pour « déstabiliser le président Paul Kagame ».
« Je suis extrêmement surpris de la façon dont l’annonce a été faite. Le juge se doit d’adresser une ordonnance de réouverture d’information. Nous ne l’avons pas, en l’état, reçue, ce qui ouvre la possibilité d’interjeter appel de cette décision », a-t-il déclaré sur RFI.
« La deuxième observation, c’est que nous assistons à une manœuvre grossière, vraisemblablement initiée par un arrière-cabinet occulte négationniste qui, dans ce dossier, essaie de déstabiliser le président Kagamé. Plus de vingt ans après les faits, vous avez un personnage, qui a eu des responsabilités importantes, qui découvre qu’il a des informations nouvelles à fournir, c’est quand même une curiosité. Pourquoi, pendant des années, ne l’a-t-il pas fait ?! », a ajouté Maître Léon Lef Forster.