Du côté du parquet français, on précise que l'instruction reprend, car les juges d'instruction ont besoin de poser de nouveaux actes judiciaires. Sans en expliquer la teneur. Depuis la clôture de l'instruction, les parties dans ce dossier avaient justement trois mois pour demander des actes complémentaires. Mais aucun des avocats interrogés par RFI, que ce soit du côté des parties civiles ou des accusés, ne reconnaît avoir fait une telle demande.
Tous estiment donc qu'il doit y avoir des éléments nouveaux. De sources concordantes, il s'agirait d'un ou de plusieurs nouveaux témoins qui se seraient présentés par l'intermédiaire d'avocats aux juges d'instruction français. Qui sont-ils ? Pourquoi ne se présentent-ils que maintenant ?
Une chose est sûre, il ne s'agit pas du général Kayumba Nyamwasa, coaccusé dans cette affaire et exilé en Afrique du Sud. Même si l'ancien chef d'état-major du Rwanda avait encore récemment manifesté à la justice française sa volonté d'être entendu par une lettre. La commission rogatoire internationale permettant son audition simple et la notification des charges qui pèsent contre lui court toujours. Cette audition, si le gouvernement sud-africain se décidait à l'autoriser, n'aurait pas nécessité la réouverture de l'instruction.
L'instruction rouverte, les parties civiles ne cachent pas leur surprise, disent avoir hâte d'en savoir plus. Du côté des avocats des accusés, on déclare n'avoir aucune inquiétude et on annonce déjà l'intention de redemander un non-lieu dès que l'instruction sera à nouveau clôturée. Pour rappel, plusieurs proches du président Kagame ont été inculpés dans le cadre de cette affaire et remis en liberté.