Les pays africains de la zone franc résistent mieux que leurs voisins à la chute du cours des matières premières, tout du moins au niveau de la maîtrise de l’inflation. Tiémoko Meyliet Koné est gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) : « Personne ne peut nous dire que, par rapport aux autres pays qui ont à peu près les mêmes challenges que nous, ils sont mieux lotis ».
Même analyse du côté du gouverneur de la Banque de France. Selon François Villeroy de Galhau, le franc CFA n’est ni sous-évalué, ni surévalué et son arrimage à l’euro est un gage de stabilité précieux par mauvais temps : « Ça évite que, quand le prix des matières premières est bas, le taux de change baisse trop, ce qui aurait des conséquences d’inflation très fortes. Des grands pays pétroliers d’Afrique, je n’ai pas besoin de citer de noms, qui ne sont pas dans la zone franc, ont aujourd’hui des inflations domestiques à deux chiffres, très spectaculaires. Ça, c’est évidemment une très mauvaise chose pour le pouvoir d’achat. »
La France garantit le CFA par solidarité, mais aussi car cela sert les intérêts des entreprises françaises en Afrique, a ajouté le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Sapin : « Ça permet de développer les investissements dans de meilleures conditions, sans prendre de risques. Dans d’autres pays, il faut à chaque fois se garantir contre le risque de dévaluation dans un sens, dans l’autre. Tout ceci est en quelque sorte effacé par des mécanismes qui sont ici ». La prochaine réunion des pays membres de la zone franc se déroulera à Abidjan en Côte d’Ivoire, le 14 avril 2017.