La compagnie pétrolière nationale, la NOC, a donné son feu vert au départ du Seadelta, un tanker battant pavillon maltais, alors même que le port de Ras Lanouf n'est plus sous le contrôle du gouvernement de Tripoli reconnu par l'ONU, mais entre les mains du général Haftar, maître à Tobrouk.
Cette première expédition de pétrole depuis Ras Lanouf en deux ans, confirmée de source maritime, est emblématique du nouveau pragmatisme en cours : le général Haftar a fait allégeance à la compagnie nationale, et la NOC affiche sa priorité : doper les exportations de pétrole. La production libyenne a déjà bondi à 450 000 barils par jour, une hausse de 70% depuis le mois dernier, grâce au redémarrage des champs de Nafoura et de Hamada, au sud-est.
On est encore loin du million et demi de barils par jour qu'exportait la Libye avant la chute de Mouammar Khadhafi, mais la NOC espère atteindre 600 000 barils par jour dans un mois, 900 000 barils par jour à la fin de l'année. Le déblocage du Croissant pétrolier de l'Est pourrait contribuer à cette montée en régime, mais il ne sera pas suffisant. De gros blocages des pipelines subsistent dans l'Ouest libyen.