Il s’agit de la deuxième attaque de ce genre en moins d'une semaine contre cette installation d'une des filiales de la NNPC, la compagnie nigériane du pétrole et du gaz. Pourtant, une trêve est en cours dans la région. Les Vengeurs du delta, qui ont fait exploser d'importantes infrastructures depuis février dernier, ont signé un cessez-le-feu et ont accepté d'entrer en pourparlers avec le gouvernement d'Abuja.
En s'attaquant au même oléoduc, les rebelles se désignant comme « les Militants pour une justice sur les terres vertes du Delta » veulent marquer les esprits.
Dans un communiqué, leur porte-parole Aldo Agbalaja jure de mettre l'économie du Nigeria « à genoux ». Ce nouveau groupe menace les multinationales opérant dans le delta du Niger. Il promet de nombreuses destructions à venir, intitulant même cette opération « Pleurs de crocodiles ». Un nom de code en réponse à l'armée nigériane qui a lancé l'opération militaire « Sourire de crocodile ».
En effet, depuis la mi-août, des soldats sont déployés à Warri, la capitale de l'Etat du Delta, et tentent de remettre de l'ordre dans la région. Au-delà des sabotages massifs, les forces de défense luttent contre les raffineries illégales et les enlèvements fréquents.
Mais cette reprise des attaques contre des pipelines souligne la fragilité de la trêve en cours dans le delta du Niger. Dans cette région, les factions rebelles se livrent à une concurrence effrénée. Il s’agit d’un véritable casse-tête pour des autorités fédérales sonnées et secouées par l'impact direct de ces sabotages sur l'économie nigériane.