Tunisie: tensions sociales à Fernana à propos du sous-développement de la région

La tension est redescendue d'un cran dans la région de Jendouba, dans le nord-ouest de la Tunisie. La semaine dernière, un cafetier s'est immolé devant la mairie de la ville de Fernana, étincelle qui a déclenché plusieurs jours de révoltes sociales. Les manifestants protestaient contre le sous-développement de cette région. Les autorités ont fini par limoger trois hauts responsables locaux et régionaux. Mais dans cette zone marginalisée, les raisons de la colère sont profondes et anciennes.

Lors des protestations, des habitants ont menacé de mettre hors d'usage une station de pompage qui approvisionne en eau la capitale, Tunis. Paradoxalement, c'est dans cette région de Jendouba et Fernana qu'il pleut le plus, en Tunisie. Pourtant, là-bas, près de la moitié de la population n'est pas raccordée à l'eau potable.

Dans cette zone rurale, près de la frontière algérienne, la plupart des services publics de base, comme la sécurité sociale, la poste, les services de santé, ne sont pas présents, ou réduits au strict minimum. Et Le taux de chômage approche des 25%, contre 15% à l'échelle nationale.

Selon le responsable d'une association locale, à Fernana, les écoles et la plupart des services publics sont restés fermés ces derniers jours. Joint par téléphone, il affirme que certains habitants se réjouissent du limogeage des trois responsables régionaux cette semaine. Mais pour plusieurs jeunes qui ont participé aux manifestations, dit-il, le problème de fond demeure : le désengagement de l'Etat et le sous-développement de la région.
 

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